09 Jan
09Jan

Découvrez le tout premier chapitre de ce second tome de Yukon que bcp attendent avec impatience... Cadeau du jour, en vous souhaitant une belle journée.

Chapitre 1  :

Les doutes

Dylan est prostré devant la fenêtre, le regard absent et la tête enfouie dans ses épaules. Son mari l’observe en se tordant les doigts, inquiet. Il s’approche doucement de lui, pose une main sur sa nuque qu’attrape son compagnon en la lui serrant fort. 

— Ça va aller ? demande Jérémie, très inquiet et ne pouvant dissimuler son anxiété quant à cette nouvelle crise. 

— Oui, ne t’en fais pas ! 

— Si, je m’en fais ! C’est toujours pareil à cette période de l’année. Mais là, tu n’as vraiment pas l’air bien. 

— Je vais bien je te dis ! Arrête de t’inquiéter ! 

— Et pourquoi je devrais arrêter de m’inquiéter ? Tu ne te vois pas, Dylan. C’est vraiment flippant. 

— Pfft ! en serrant encore plus fort ses doigts lui faisant si bien l’amour. 

— Tu devrais retourner vers ton psy. Ça te faisait du bien de le voir. Il était top. 

— Mais aucun docteur ne peut faire quelque chose pour ce que j’ai, et tu le sais bien ! le sermonne-t-il, en tournant la tête vers lui, les yeux brillants. 

— Je ne suis pas d’accord ! se défend Jérémie, se souvenant que l’année précédente ça lui avait fait du bien de parler avec son psy. — Arrête ! s’exaspère Dylan. 

— Sinon quoi ? Tu vas me quitter ? C’est ça ? On dirait que tu fais tout pour que ça arrive, Dylan ! C’est ce que tu as fait avec les autres, avant moi ? 

— Quels autres ? 

— Tu sais très bien de qui je veux parler ! 

— À t’entendre, on dirait que j’ai eu une cargaison de mecs ! 

— Joue pas au con, Dylan ! J’en ai marre de cette situation ! Tu perds totalement pied quand t’es dans cet état ! Et cette année bien plus que les autres années passées ensemble. Admets-le, merde ! s’emporte Jérémie, en serrant les poings. 

Il aurait envie de le cogner pour le sortir de cet état léthargique. 

— Mais… en se tournant vers lui et en attrapant ses avant-bras pour les lui serrer. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Ça prend du temps de guérir d’un tel choc. Sois patient, Jem ! Ne me fais pas ces yeux-là ! 

— Je ne veux pas te perdre, Dylan. Tu comprends ? J’ai peur pour nous deux. 

— Tu ne dois pas avoir peur. Tu sais combien je t’aime ! 

— C’est en train de nous bouffer cette histoire ! 

— Mais qu’est-ce que tu racontes ? 

— Je ne peux même plus te caresser au lit, tu te rétractes immédiatement dès que j’te frôle ! Je ne peux même plus te tenir contre moi. Tu évites tout contact. 

— Mais… ! Enfin, Jem, comprends-moi, merde ! Mets-toi un peu à ma place ! 

— Je ne fais que ça, Dylan ! Mais je n’arrive pas à entrevoir le bout du tunnel tant ce cauchemar me bouffe. Ce n’est pas que de la peur que je ressens, je suis tétanisé pour la suite. Je crains pour notre couple. T’es si bizarre ! 

— Qu’est-ce que tu veux que je fasse, bon sang ! s’énerve Dylan, en frappant du poing le mur. Tu crois que ça m’amuse de te voir aussi malheureux ? Que j’y prends peut-être du plaisir ? 

— J’ai pas dit ça ! 

— Non, mais c’est comme si… lance-t-il, en croisant ses bras sur sa poitrine et en faisant la moue. 

— On ne peut vraiment pas parler avec toi quand t’es comme ça ! lui reproche Jérémie, agacé par ses propos. 

— Quand je suis comment ? 

— Tu le sais bien ! J’en ai marre ! 

— Eh bien casse-toi, qu’est-ce que tu veux que j’te dise ! 

— C’est ça, je vais me casser ! C’est ce que tu voulais de toute évidence ! Bonne journée ! s’offusque Jérémie, en enfilant ses baskets et en claquant la porte pour aller courir dans la fine couche de neige fraîchement tombée. 


Il sort de la maison, furieux, pose ses écouteurs sur les oreilles et commence son footing pour se défouler et calmer sa hargne. Il ne comprend pas pourquoi Dylan ne guérit pas de ce manque que Will lui inflige depuis sa disparition tragique. Il veut bien être compréhensif, mais il a envie de pouvoir vivre sans ce spectre revenant chaque année comme une vague obstinée et glacée figeant le temps, les empêchant de s’aimer comme Jem le voudrait. Il sait qu’il doit être patient, que cette période ne dure que quelques semaines. Ce n’est pas la première fois qu’il vit ces moments étranges aux côtés de cet homme qu’il aime tant, mais ça devient lourd à porter. Surtout en voyant que rien ne bouge vraiment. Que chaque année, ces moments de doute empirent, que la situation se dégrade, bien malgré eux. Il accélère le rythme en réfléchissant à tout ça, ressent une énorme tristesse et appréhende la venue des garçons pour qui voir leur père dans cet état est tout aussi éprouvant que pour Jérémie.

 

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