Les auteurs auto-publiés sont-ils vraiment des auteurs au rabais ? Des bras cassés de la littérature ? Des écrivains manqués tentant le tout pour le tout ? Des despérados de la plume ? Pire, des ambassadeurs néfastes de ce que peut représenter la littérature ?
À tous les auteurs auto-publiés, c’est à vous de répondre à cette question… Que valez-vous au niveau qualitatif et est-ce vraiment le critère de prédilection de nos jours pour être dans le top 100 des chanceux qui se voient dragués par les grands pontes du cirque littéraire ?
À y regarder de plus près, je ne crois pas que la qualité du texte ou de l’histoire soit vraiment le premier critère pour être publié… et là je vous sens un peu plus décontractés du coup, car oui, vous pouvez relâcher la pression, ce post n’est pas là pour fustiger qui que ce soit, mais bien pour analyser autant soit peu cet état de fait et les rumeurs urbaines, à ce sujet…
S’il est vrai qu’au balbutiement de l’auto-édition, bien des textes étaient discutables, de nos jours, est-ce encore le cas ? Bien sûr, il y a toujours celles et ceux qui pensent que parce qu’ils peuvent publier gratuitement sur des plateformes, ils peuvent publier leur travail sans même l’avoir corrigé ou testé ailleurs…(c’est important), mais pour une belle frange d’auteurs, de nos jours, l’autopublication est presque devenue un métier. Une petite entreprise, avec ses aléas, ses hauts et ses bas, ses moments d’espoir de satisfaction et désespoir.
Lorsque j’emploie petite entreprise, ce n’est pas hasard, car dites-vous que même si les derniers émois du Prince Harry et les quelques révélations croustillantes avec son pénis ont mis en ébullition la planète littéraire et faits palpité la bourse des maisons d’édition, cela reste une entreprise. Une entreprise de grande envergure. Une vraie entreprise. Une machine à vendre. Une machine à marketing efficace comptant un nombre impressionnant de gens y participant pour ce faire. Une vraie équipe, correcteurs, auteurs (nègres), éditeurs, comité de lecture, illustrateur, graphiste, sociologue, historien, etc… etc…. etc…
Bien sûr, aucun de vous ne fera le poids face à ce genre de machine. Aucun. Et le prince Harry n’est pas le seul à en bénéficier et tant mieux pour les heureux privilégiés…
Mais pour ce qui vous concerne, petites fourmis de la plume acharnées, il ne devrait pas en être autrement… enfin… ce que je veux dire, c’est que vous devriez tous et toutes avoir une petite équipe, même de deux personnes, pouvant vous faire prendre de la distance, vous remettre en question, vous donner confiance, vous interroger et vous corriger… etc… etc… etc…
Vous me direz, ça peut coûter cher, et vous n’aurez pas tort, la plupart des auto-édités ne s’en sortent pas… rien que pour la couv, ils dépenseront trois fois plus que ce que leur rapportera le livre, mais ils veulent quelque chose de joli, de pro, de flashy en pensant que cela suffira… Malheureusement cela ne suffit pas toujours, même si c’est un élément très important de la publication d’un livre, quel qu’il soit. Mais nous ne sommes pas ici pour parler couv, mais du contenu de l’autopublication de vos nombreux romans.
Pour bien comprendre mon propos, revenons à cette image de petite entreprise et voyons si tous ces auto-édités écrivant un peu mieux que certains, voire, se professionnalisant comme tout bon écrivain s’en sortent avec les honneurs…
Dites-vous que pour commencer, il y a auto-édité et auto-édité. Il y a auto-édité consciencieux et d’autres bcp moins minutieux. Il y a aussi celles et ceux qui n’y connaissent pas grand-chose, qui pensent qu’écrire est juste un ensemble de mots les uns derrière les autres, qui n’ont ne sont qu’attiré que par la créativité de cette belle activité et c’est tout à leur honneur… mais cela ne suffit pas malheureusement… Et pour ces derniers, la phrase qui étaient le plus utilisées et je l’ai repris telle quelle et qui l’est encore aujourd’hui par certains prend tout son sens :
« Les auteurs auto-édités sont majoritairement des auteurs recalés des maisons d’édition avec des livres truffés de fautes des mises en page douteuses. »
Malheureusement ils leur donnent raison, ils les encouragent à dénigrer ce genre de publication… inconsciemment ou consciemment, peu importe, le résultat étant le même… Oui je sais ce que vous allez dire : il y a les commentaires et les étoiles comme garde-fous, mais croyez-en mon expérience, les commentaires (à moins qu’ils ne soient que négatifs pour un livre) ne sont guère plus garants de la qualité d’une histoire pour certains… Dites-vous que dans tous ces faiseurs de pluie et beau temps de la comète « comment » il y a une grande majorité de personnes (et pour autant que ce soit bien des personnes derrière ces coms), qui sont frustrées, à la botte d’autres auteurs/maisons d’édition, pervers (eh oui, même ici il y en a), pseudo spécialistes en tous genres alors qu’en deux lignes de com nous pouvons lire six ou sept fautes d’orthographe, et j’en passe et des meilleures…
Mais pour les autres, celles et ceux qui rejoignent un peu plus la réalité d’une petite entreprise (et ça ceux-là qui seront critiqué le plus véhément dans les coms), il y a la réalité d’une petite entreprise. Une vraie petite entreprise. Avec ses avantages et ses inconvénients…mais si au bout du compte, il y a de la qualité et des romans bien ficelés, croyez-moi, ces auteurs-là peuvent être fiers d’eux. Vous pouvez être FIERS de vous. Car sans cette armada de pros derrière vous, mais juste quelques passionnés à vos côtés, vous avez transgressé une logique implacable calquée aujourd’hui et malheureusement, sur les ventes et les chiffres plus que la qualité réelle d’un ouvrage. Car les grandes maisons ne sont pas complexées de mettre sur les étals de bien tristes et désolants ouvrages… se focalisant sur la notoriété du pseudo auteur, de ses frasques, son milieu ou le nombre de followers sir Insta plus que l’histoire qu’il aura écrite ou racontée à un « nègre » pour qu’il la lui transcrive.
Et pour reprendre cette image de petite entreprise, dites-vous que c’est un peu comme les vignerons de renom qui ne se sont pas réinventés, les petits et nouveaux arrivants ont dû se faire une place alors qu’on leur faisait bien comprendre qu’ils n’arriveraient jamais à des niveaux qualitatifs aussi élevés que certains, mais ils y sont parvenus pour les plus téméraires… Les grands n’avaient pas réalisé que c’était de notoriété et de prestige qu’il s’agissait… la qualité, pouvant se trouver ailleurs…
Pour l’édition c’est un peu pareil… à force de ne viser que les ventes (et ça marche), leur catalogue se raréfie en qualité par simple logique. On ne peut pas tout avoir. Et on est loin de l’époque où l’on donnait sa chance aux nouveaux sans être pistonnés… Du reste, nombre d’auteurs connus se mettent à leurs comptes et deviennent indépendants… ils en ont les moyens. Ils ont réalisé que les droits d’auteurs que la maison leur cédait étaient bien maigres par rapport à ce qu’ils gagnent une fois indépendants. Qu’ils nourrissent bien des intermédiaires avant leurs propres intérêts et cela commence à faire très peur aux grands pontes de l’édition.
(Certains auteurs ayant réussi dans le domaine de l'édition traditionnelle peuvent choisir de devenir leur propre éditeur, avec les mêmes moyens et méthodes qu'un éditeur traditionnel : on peut citer Marc-Édouard Nabe, devenu la figure de proue de ce nouveau moyen éditorial — qu'il nomme « anti-édition ». Nabe qualifie de parasites les intermédiaires du monde de l'édition, tels le libraire et le diffuseur, et se questionne sur le rôle qu'ils sont censés jouer : « Pourquoi un auteur se contenterait-il de gagner 10 % sur son travail, quand d'autres se gavent au passage avec 34 %, comme les libraires ? » sources : Clément Solym, « Au delà de l'auto-édition : l'anti-édition de Nabe » [archive], sur ActuaLitté (consulté le ))
Intéressant non ?
Mais pour l’heure, ces grandes enseignes vivent encore sur leur notoriété et en publiant des livres de célébrités, se protègent d’un fiasco financier, mais jusqu’à quand ? Du reste, ce sont elles qui ont été les plus virulentes envers les auto-édités en voyant cette hémorragie d’auteurs quitter le bateau et surtout, se mettre à leur compte. Depuis, ils ont évolué, certaines ont même créé de plus petites maisons d’édition pour pallier à cette hémorragie… Mais ça mérite un autre post…
Allez rechercher des articles sur le sujet, vous verrez que le discours a changé en quelques années, que les petits indépendants comme on aime s’appeler nous les autoédités, se perfectionnent et se forment… Bien sûr, il y a peut-être un peu plus de coquilles, quelques tournures phrases malheureuses ou expressions qu’un indépendant accusera ou laissera, n’ayant pas une armée de correcteur autour de son œuvre, mais si son travail est de bonne facture et fait avec passion, il n’a guère de souci à se faire…
Écrivez donc, moussaillons… contre vents et marrées ! Contre celles et ceux qui vous dénigreront, car cela vous arrivera tôt ou tard ! Mieux vaut-il vous le tenir pour dit !